La dysphorie de genre est un nouveau terme médical qui traduit la profonde détresse d’une personne transidentitaire dont le corps et l’âme sont en désaccord. Par exemple, avoir une âme de femme et être enfermée dans un corps d’homme ou vice-versa. Quelles sont les solutions apportées par la société et la médecine quant au changement de sexe ? Comment répondre aux personnes transidentitaires qui ont un besoin vital de rétablir l’équation mon identité de genre = mon reflet dans le miroir ?
Au commencement était le genre, homme ou femme
???????????? ???????????? L’état civil reconnait deux sexes et vous attribue à la naissance celui de féminin ou masculin en fonction justement de vos attributs ! Or, pour de multiples raisons, celui assigné peut ne pas correspondre au sentiment d’appartenance ou d’identification profonde de la personne. En effet, on peut être désigné de sexe masculin et ne se voir aucun point commun avec la gent masculine. Mais au contraire, se sentir femme dans ses réactions ou ses émotions et avoir le désir impétueux de vivre, se vêtir, se présenter en femme.
La dysphorie de genre, qu’est-ce que c’est ?
Le terme transsexuel a laissé place aux termes transgenre et transidentitaire pour justement, éviter la confusion des genres ! En effet, notre société le comprenait à tort comme une préférence sexuelle dans le jeu amoureux. Comme être homosexuel ou hétérosexuel. Le fait d’être une personne transgenre n’exprime en aucun cas une orientation sexuelle.
C’est l’inadéquation profonde entre l’identité de genre intimement vécue et l’autre réalité biologique du corps. En effet, la représentation que nous nous faisons de nous même doit être investie de façon positive. C’est la base de l’estime de soi, de la confiance en soi, que l’on construit dès le plus jeune âge. Or l’enfant ou l’adolescent transgenre ne se reconnaît pas dans son propre corps. C’est la dysphorie de genre. Le besoin d’un changement de sexe administratif et/ou physiologique pour être en phase avec soit même.
De plus l’entourage familial ou les regards d’incompréhension peuvent être durs, accusateurs, voire violents. Selon une étude Canadienne, la dysphorie est une telle souffrance qu’un jeune sur 3 a tenté de se suicider en 2015. D’après une publication Suisse de 2014 regroupant les données suite aux études menées en France, en Europe et aux États-Unis, les personnes transgenres ont jusqu’à dix fois plus de risque de se suicider que les personnes dites cisgenres.
Quand les causes peuvent être biologiques
Il existe 3 suppositions à ce jour qui pourraient expliquer la transidentité biologique.
- ???? Un développement cérébral atypique pendant les périodes clefs que sont la période périnatale, l’enfance entre 2 et 4 ans et la puberté.
- ???? Une imprégnation hormonale de testostérones altérée pendant la gestation et dans les trois premiers mois après la naissance.
- ???? Le polymorphisme génétique. Les chercheurs étudient le polymorphisme de certains gènes, en particulier ceux des récepteurs aux androgènes, pour leur lien éventuel de causalité avec la transsexualité.
???? Le saviez-vous ? Les gonosomes X et Y sont les chromosomes qui déterminent le sexe. Il existe 6 combinaisons normalement viables.
- XX : SEXE FÉMININ
- XY : SEXE MASCULIN
- X : SEXE FÉMININ – C’est le syndrome de TURNER avec des femmes de petite taille et un défaut de fonctionnement des ovaires.
- XXY : SEXE MASCULIN – C’est le syndrome de KLINEFELTER. Les hommes ont une ébauche de sexe secondaire féminin non développé.
- XXX : SEXE FÉMININ – Il s’agit de femmes de grande taille. Un retard de langage ainsi qu’une faible estime de soi et une timidité sont fréquents. Seulement 10% de ces femmes sont diagnostiquées.
- XYY : SEXE MASCULIN. Il s’agit de garçons plutôt grands, dont la prévalence est d’au moins de 1 p 1000. Il n’existe pas de sur-criminalité, comme incriminée par le passé.
Le changement de sexe avant 2017
Petite précision : jusqu’en 2010 la dysphorie de genre est cataloguée en maladie psychiatrique ALD 23 par la Sécurité Sociale et les personnes transidentitaires sont vues comme étant atteintes de troubles psychiatriques. Le parcours médical et administratif éprouvés par les individus transgenres avant 2017 pouvaient être kafkaïen ! Le médecin, dans une grande majorité, écoutait son patient tout en essayant de le convaincre que son malaise était passager. Il était coutume de vouloir dissuader la personne de commencer un processus de changement d’identité.
Si malgré tout le patient insistait, il pouvait bénéficier d’un protocole dans lequel le psychiatre et l’endocrinologue donnaient leur accord pour la prescription d’un traitement de castration médicamenteuse à des fins de stérilisation.
Puis, un comité pluri-disciplinaire statuait sur le droit de la personne transgenre à bénéficier des opérations nécessaires, comme la vaginoplastie ou la phalloplastie. Un psychiatre, un endocrinologue, un chirurgien et urologue composaient cette commission. Si un seul de ces spécialistes posait son veto, la demande de chirurgie était tout simplement refusée.
On comprend alors que des hommes et des femmes, passés par la castration par hormonothérapie, ont pu toute fois essuyer un refus pour leurs chirurgies. C’est dans ce désarroi que certains se sont suicidés. D’autres sont partis à l’étranger pour se faire opérer, avec tous les dangers et les coûts financiers que cela pouvait représenter.
Le parcours administratif pour un changement de sexe après 2017
Dans les cas favorables, une fois la transformation physiologique opérée, la personne transidentitaire armée de son avocat obligatoire, avait le droit de déposer un dossier bien étayé au tribunal pour demander le changement de prénom et d’état civil.
Là encore, les hommes et les femmes transidentitaires pouvaient obtenir un changement de prénom, sans accord systématique pour le changement de genre. Oui, Marc désormais Marguerite physiquement continuait d’être appelée Monsieur. Monsieur Marguerite Duchemin. On imagine la gêne en public lorsqu’une femme devait répondre au nom de Monsieur et inversement.
Les acquis depuis 2017
Le régime obligatoire remboursait déjà les soins médicaux ou chirurgicaux à hauteur de 100% de la base de la sécurité sociale. Sauf bien sur, les dépassements d’honoraires qui restaient et restent toujours à la charge des assurés. Les chirurgiens esthétiques ou les psychiatres sont des spécialistes qui pratiquent des dépassements d’honoraires qui peuvent être très importants.
???????? Bon à savoir : Il est essentiel de se munir d’une bonne mutuelle pour réduire les restes à charge. Kools propose des solutions pour alléger les factures liées aux visites, prescriptions et chirurgies qui sont nombreuses. C’est justement le service que notre équipe a eu le plaisir d’offrir à Lucie, anciennement Luc : trouver la meilleure mutuelle adaptée à ses besoins spécifiques.
⚖ De grands changements ont été validés depuis 2017 qui simplifient et rendent plus cohérentes les étapes de transitions.
- Il n’est désormais plus nécessaire d’obtenir l’aval d’un psychiatre pour bénéficier d’un traitement hormonal. Le médecin traitant peut le prescrire.
- La dysphorie de genre n’est plus rangée dans les maladies psychiatriques mais en ALD 31, dont la thérapeutique est reconnue longue et coûteuse.
- Il n’est plus obligatoire de subir une chirurgie de changement de sexe pour déposer une demande de changement de prénom et d’état civil. Il suffit de prouver que le genre attribué à la naissance n’est pas celui vécu dans sa vie sociale.
- Prendre un avocat n’est plus une condition sinequanone et la demande se fait auprès de la mairie pour le prénom et au tribunal pour l’état civil.
LES QUESTIONS / RÉPONSES
Liste des médecins et spécialistes qui peuvent intervenir lors de la transition.
Médecin généraliste, endocrinologue, psychiatre, pédopsychiatre, dermatologue, oto-rhino-laryngologue, orthophoniste, chirurgien plasticien, généticien, chirurgien plasticien spécialisé dans la chirurgie de réassignation sexuelle… Le parcours est long et coûteux. Pensez à souscrire une complémentaire santé en toute liberté et discrétion sur Kools et bien sur, demandez des conseils si vous le souhaitez ! ????
Quel médecin je dois consulter pour entamer ma transition de genre ? Au commencement, votre médecin traitant peut mettre en place les traitements hormonaux, suite à différents entretiens et analyses biologiques. Ceux-ci afin de vérifier si toutes les conditions sont réunies pour bénéficier du protocole. La sécurité sociale prendra en charge 100% de la base et votre mutuelle pourra compléter le remboursement des dépassements d’honoraires.
Je suis transidentitaire et je souhaite avoir des renseignements sans que de ma famille le sache.
Pour préserver la confidentialité des démarches, le planning familial propose un accompagnement des personnes transgenres avec des conseils, des soins et des services adaptées à chacun en toute discrétion.
Combien de temps dure le processus médical des personnes transgenres ?
Une fois le protocole validé, il se fait au rythme de l’individu. Chacun pourra, avec son endocrinologue, son psychiatre ou ses chirurgiens, déterminer le rythme auquel il veut avancer. D’ailleurs, le changement de sexe par vaginoplastie ou phalloplastie n’est plus obligatoire. Elle est maintenant au choix de la personne.