Les antidépresseurs, protecteurs contre le Covid-19 ?

Antidépresseurs : utilité mise en doute

Alors que la France, 2ᵉ pays européen consommateur de psychotropes cherche à en réduire la prescription, une nouvelle étonnante vient de tomber. Les antidépresseurs seraient-ils protecteurs contre le Covid-19 ?

La revue scientifique Drug Discovery Today, révèle cette hypothèse dans sa publication du 26 juin 2020. En effet, des chercheurs Français soupçonnent les molécules des psychotropes, soit d’empêcher le virus de pénétrer dans les cellules, soit d’en perturber sa progression.

Les médecins ont constaté que les lits Covid mis a disposition dans les unités psychiatriques, n’ont pas été rempli aussi vite ni autant que dans les autres unités. Des tests in-vitro sont actuellement en cours pour valider ou non leurs rôles protecteurs contre le Covid-19. Les chercheurs vont privilégier les médicaments dont les molécules ont des effets secondaires négligeables.

Car cet espoir ne doit pas éluder une réalité inquiétante. Une femme sur deux et un homme sur trois est sous antidépresseurs à partir de 70 ans. Le coût des traitements en psychiatrie a représenté 20 Milliards d’euros soit 10% des dépenses de santé. Sans omettre que ces traitements génèrent de la dépendance et peuvent être dangereux dans le cas d’abus ou de posologie mal respectée.

Des causes sociales et économiques

A cette cause de l’âge, se rajoutent celle de vivre dans les zones rurales. Le Limousin, l’Auvergne et le Poitou Charente connaissent le taux le plus élevé de consommation d’antidépresseurs. C’est la conclusion de l’étude menée conjointement par l‘IMS Health et l’INSEE en 2014.

La consommation élevée des Français est aussi due à la précarité. Les personnes issues de milieux socio-économiques défavorisés subissent des situations professionnelles ou familiales anxiogènes. Tout comme les chômeurs, les ouvriers ou les étudiants, qui sont deux fois plus touchés par la dépression que les cadres.

Une expérimentation est en cours depuis avril 2018 dans 4 départements français. Le Régime Obligatoire autorise les Médecins Généralistes à prescrire des séquences de psychothérapie intégralement prisent en charge. Ainsi les patients qui présentent des troubles de l’anxiété ou un état dépressif, bénéficient de ces soins alternatifs aux psychotropes.

Covid-19, hausse des prescriptions d’antidépresseurs

A ce constat alarmant de 10% à 20% des suicides chez les personnes fragilisées, se rajoutent les effets du confinement et la peur d’être infecté par le Covid 19.

Santé Public France a mené une étude sur les impacts du confinement. Les troubles de l’anxiété, les insomnies ou les dépressions ont fait un bond de +27% les 6 premiers mois.

L’isolement social, familial, ou la perte d’emploi qui est également un élément structurant, ont mis la population française en état de sidération mentale. Là encore, les inégalités sociales ont profondément influé sur la perception du quotidien pendant ce confinement.

Et que dire des milliers de familles qui ont vu mourir leurs proches sans pouvoir les accompagner ? Des patients qui ont fait un séjour en réanimation et qui ont vu leurs voisins de chambre partir définitivement ?

Ces événements provoquent des symptômes post-traumatiques similaires à ceux éprouvés par les personnes ayant vécu des attentats. Les médecins ont d’ailleurs prescrit + 1,1 millions d’antidépresseurs et anxiolytiques pendant la 1ère vague de la pandémie.

Si certains composants des antidépresseurs, se révélaient être protecteurs contre le Covid-19, la recherche médicale a aussi pris d’autres directions. Des études sur les anticorps de synthèses pour aider le système immunitaire sont en cours ainsi que des essais sur l’efficience du plasma de patients guéris.

Dans ce contexte anxiogène certains sont résilients et trouvent les ressources nécessaires à l’équilibre de leur vie. La médecine douce apporte des solutions qui peuvent se révéler très efficaces contre nos maux de tous le jours.