En France, 17% de la population adulte est en situation d’obésité. 17% des enfants âgés de 6 à 17 ans sont en surpoids, dont 4% sont obèses. Le poids de l’obésité a de graves conséquences sur la santé. Ses effets délétères sont physiologiques, psychologiques et sociaux. Cette maladie dont plusieurs facteurs sont déterminants, prend de l’ampleur depuis 50 ans.
La situation est d’autant plus préoccupante que certains indices ne semblent pas fléchir malgré les efforts des pouvoirs publics.
Le Ministère de la Santé et des Solidarités a rédigé en 2019, une feuille de route intitulée Prise en charge de l’obésité afin de remédier à ce problème grandissant.
En effet, les dernières études soulignent 3 domaines dans lesquels il est urgent d’agir.
- Premier constat, le nombre de personnes qui évoluent du stade d’obésité sévère au stade d’obésité très sévère progresse.
- A cela s’ajoutent les inégalités sociales ou géographiques. Un enfant d’ouvrier a 4 fois plus de risques de devenir obèse qu’un enfant issu d’un milieu plus favorisé. La Guadeloupe et la Martinique enregistrent des taux respectifs d’obésité de 23% et 28% contre 17% en métropole.
- Enfin la prévalence est particulièrement forte au sein des personnes ayant des déficiences intellectuelles. Les enfants atteins d’autisme par exemple, sont pour 50% d’entre eux en situation d’obésité.
Les facteurs de risque
Le nombre de personnes qui souffre aujourd’hui d’obésité et de ses incidences sur la santé a été multiplié par 3 depuis 1975.
L’INSERM dans La Science pour la Santé dédié à ce sujet, note plusieurs facteurs responsables de sa progression.
???? ???? En premier lieu, notre alimentation dont l’accès rapide et immédiat favorisent un déséquilibre entre l’apport calorifique et nos dépenses énergétiques. De plus, les produits de l’industrie agroalimentaire sont souvent riches en sucres et en graisses saturées mais pauvres en nutriments dont le corps a besoin.
???? ???? Le deuxième facteur est la sédentarité qui concerne les adultes comme les enfants. L’univers des consoles de jeux, les smartphones ou la télévision ont le pouvoir de nous asseoir et de nous distraire sans nous mouvoir ! Il est grand temps de s’en émouvoir !
???? ???? L’obésité a également pour source la prédisposition génétique. Il existe en effet plusieurs gènes responsables du développement de cette maladie. L’héritage familial peut s’avérer d’autant plus néfaste qu’il rencontre un environnement favorable à l’installation de l’obésité. Ainsi le manque d’activité physique et une alimentation déséquilibrée peuvent-ils réveiller un gène en sommeil.
Enfin, l’hygiène de vie, comme le manque de sommeil, le travail nocturne ou le stress sont des facteurs déclencheurs ou aggravants.
Un des moyens de savoir si vous êtes en situation de surpoids ou d’obésité est de calculer votre Indice de Masse Corporelle ou IMC. Pour connaitre votre IMC, cliquez ici.
Les conséquences de l’obésité sur la santé
Les effets sont multiples et graves. La liste des répercussions sur le métabolisme et les organes vitaux est vertigineuse. Problèmes cardio-vasculaires, AVC, diabète de type 2, apnée du sommeil, troubles hormonaux. Mais aussi maladies rénales chroniques, respiratoires, dermatologiques, hépatiques, arthroses invalidantes, artérioscléroses, certains cancers…
Alors avec son lot de maladies lourdes et parfois irréversibles, l’obésité est la 5ᵉ cause de mortalité dans le monde et touche aussi bien les pays riches que les pays en voie de développement.
Mais ses méfaits ne s’arrêtent pas là. Si Obélix est un personnage au caractère bonhomme et joyeux, vivre dans un corps que l’on rejette ou que la société montre du doigt, n’est pas chose aisée.
Il arrive que les personnes obèses développent une mésestime de soi, qu’elles ressentent de la honte ou du dégoût. Ces sentiments provoquent une grande souffrance psychologique et de l’autocensure.
Enfin vient l’exclusion sociale. Pour les enfants cela peut être les moqueries et le rejet par les autres élèves ou éprouver des difficultés en cours de gym. Pour les adultes, les arrêts maladie fréquents et la discrimination à l’embauche. Une altération de la qualité de vie professionnelle et sociale s’installe et peut induire un état dépressif.
Sans parler de tous ces régimes privatifs et inefficaces qui renforcent un sentiment d’échec déjà présent. Une consultation chez un endocrinologue, ou un médecin nutritionniste peut être d’un grand secours. Ces professionnels de santé sont remboursés en partie par la Sécurité sociale. Cependant une part importante reste à votre charge en cas de dépassements d’honoraires. Les mutuelles proposent des formules renforcées en remboursement de soins spécialisés ou techniques afin de réduire vos dépenses.
L’engagement des Pouvoirs Publics
Le Plan Priorité Prévention de 2018 avait déjà fixé plusieurs objectifs pour 2023, dont une diminution de 15% de l’obésité chez l’adulte et 20% chez les enfants et adolescents.
Dans sa feuille de route de 2019, le Ministère de la Santé propose d’accentuer l’information et la formation auprès des patients comme des médecins. Il est également primordial de renforcer la prévention auprès des enfants qui présentent un surpoids entre l’âge de 3 ans et 8 ans. Le risque de devenir obèse est alors élevé. Il est important de comprendre que l’obésité une fois installée est une maladie irréversible.
Il a également été décidé d’une coopération entre les différents intervenants. Ainsi, les médecins, les centres médicaux-sociaux auront accès à un réseau de spécialistes vers qui ils pourront recommander leurs patients. Tous les acteurs de la prise en charge devront élaborer un suivi personnalisé et commun pour suivre efficacement les soins mis en place.
La feuille de route du Ministère de la Santé propose plusieurs chirurgies prises en charge par la Sécurité Sociale, comme l’anneau gastrique, le bypass ou la gastrectomie longitudinale. Demandez à votre médecin spécialiste quelle est la solution la plus adaptée et la plus efficace.
La recherche médicale est aussi sur le pied de guerre pour comprendre le mécanisme des adipocytes, cellules du tissu adipeux qui stockent l’énergie sous forme de graisse. Car non seulement elles sont capables de s’hypertrophier, mais encore de se servir d’autres adipocytes encore vides pour les remplir de graisse.
Alors en attendant les avancées médicales pour combattre l’obésité, prenons soins de notre santé en appliquant ce qui est entre nos mains : bougeons plus et mangeons moins !
Questions/Réponses
Mon enfant a-t-il des risques d’être obèse ?
Le plus simple est de poser la question à votre pédiatre ou votre généraliste. Les courbes taille/poids qui figurent dans le carnet de santé peuvent être une indication. Il est également important de mentionner si dans l’entourage familial des personnes en situation d’obésité.
A partir de quelle IMC parle-t-on d’obésité ?
Lorsque l’Indice de Masse Corporelle est compris entre 30 et 35, ce n’est plus révélateur de surpoids, mais bien d’obésité. Il sera important si c’est le cas, de prendre rendez-vous avec un endocrinologue ou médecin spécialiste. Les consultations peuvent être intégralement remboursées par une bonne mutuelle.
Quels sont les différents types d’obésité ?
On parle d’obésité modérée lorsque l’IMC se situe entre 30 et 35, avec déjà des répercussions cardio-vasculaires ou sur le diabète. L’obésité est dite sévère si l’IMC est entre 35 et 40. A partir de 40, c’est une obésité massive ou morbide avec ce quelle induit comme maladies chroniques et graves.
Qu’est-ce que l’obésité de Masse Grasse ?
C’est une obésité qui n’est pas fonction de l ‘IMC mais de sa répartition sur le corps. Située en haut, l’obésité Androïde est dangereuse car elle induit de l’hypertension, du diabète ou des troubles vasculaires. Placée en bas du corps, l’obésité Gynoïde provoque des problèmes articulaires ou des insuffisances veineuses. Si elle est moins dangereuse que l’obésité androïde, elle est aussi moins facile à vaincre.